Le flashback
De manière générale, le cinéma est une affaire de narration linéaire, c’est-à-dire qui suit l’ordre du temps. On rencontre un personnage, ou plusieurs, et on partage un bout de leur vie. Mais parfois, la ou le cinéaste souhaite apporter des éléments de la vie d’un personnage ou de l’histoire et utilise pour cela le flashback ou “retour en arrière”.
Ce procédé d’écriture casse la continuité narrative et nous déplace dans le temps : le flashback s’apparente souvent à un souvenir au cinéma, ou du moins à un événement antérieur au moment où l’on se trouve dans l’histoire. Il peut être :
- objectif et il s’agit alors d’un morceau de l’histoire ;
- ou subjectif, c’est à dire raconté à travers la perception d’un personnage comme dans Ratatouille et Couleur de peau : miel 👇
Techniquement, il existe plein de manières pour différencier un flashback du reste du film et, ainsi, bien montrer aux spectateur.ice.s qu’il s’agit d’une scène dans le passé :
- mettre un effet de transition entre la scène du présent et le flashback, comme c’est le cas dans les extraits ci-dessus ☝️
- choisir une lumière différente que celle des autres scènes : une lumière plus claire pour un souvenir d’enfance par exemple ou très sombre pour un fait douloureux
- choisir carrément du noir et blanc pour appuyer le passé
- habiller la scène d’une musique
- faire des ralentis sur les images
- flouter les bords de l’images ou faire un autre effet du genre
- au montage, faire des cuts rapprochés alternant images du présent et images du passé comme c’est le cas dans l’extrait de Frères d’armes 👇
- etc. etc.
A contrario, certain.e.s cinéastes font le choix ne pas différencier les scènes de flashback pour, justement, jouer avec la temporalité et perdre volontairement les spectateur.trice.s l’espace d’un instant ou plus…
Si tu as vu Premier contact, ça devrait te rappeler quelque chose 😅
En effet, la notion de flashback se complique légèrement lorsqu’elle se retrouve entre les mains de cinéastes tels que Denis Villeneuve, qui a réalisé Premier contact.
Dès les premières minutes du film, nous comprenons ce qu’a été la vie antérieure de Louise Banks, la linguiste chargée de comprendre le langage des extraterrestres. Du moins, c’est ce qu’on croit jusqu’à ce qu’on comprenne que Premier contact s’amuse en fait à entremêler la vie passée et la vie future de Louise. Lorsqu’interviennent des actions se déroulant dans le futur de l’histoire en cours (dont on prend connaissance en avance), on parle alors de flashfoward.
La vie de Louise nous est ainsi montrée telle une boucle sur laquelle il faut retracer l’ordre des événements, grâce aux flashback et aux flashforward, qui sont les repères nous permettant de reconstruire son histoire avec elle.
Si tu as pu voir Premier contact, vois-tu un rapport entre cette boucle temporelle et le langage des heptapodes, les extraterrestres avec lesquels Louise essaye de communiquer ?