Les pancartes de la haine et de l’exclusion
La pancarte qui donne son titre au film d’Alain Ughetto a, malheureusement, bien existé. Il rappelle comme d’autres passages du film que les immigrés italiens ont longtemps été victimes de racisme en France (c’était aussi le cas dans d’autres pays européens et aux États-Unis). Quand Luigi donne une explication amusante et rassurante de la pancarte, cela peut faire penser à une scène de La vie est belle (1997). Dans ce film à succès de Roberto Begnini, on suit le destin tragique d’une famille juive italienne pendant la Seconde Guerre mondiale. Interdit aux chiens et aux Italiens et La vie est belle ont un autre point commun : Nicola Piovani a écrit la musique des deux films.
Des pancartes aussi choquantes que celle du café français, il y en a eu beaucoup aux États-Unis, dans les états du sud qui avaient mis en place la ségrégation raciale (c’est-à-dire, selon la page Wikipédia sur le sujet, une « politique de séparation des personnes selon des critères raciaux ») jusque dans les années 1960. Une page du site de la Librairie du Congrès rassemble une trentaine de photographies des années 1930 et 1940 montrant des pancartes et des panneaux qui marquaient la séparation entre Noirs et Blancs dans l’espace public.
Le film Green book (2019) tire son titre d’un guide de voyage à destination des Afro-Américains publié de 1936 à 1966. Un postier de New York, Victor Hugo Green, y compilait les informations utiles aux Noirs qui voyageaient dans le sud : villes et endroits à éviter ; garages, hôtels et restaurants accueillants.
Les figures de l’ombre (2016) met en lumière des participantes oubliées du programme spatial américain qui envoya des hommes dans l’espace puis sur la Lune dans les années 1960 : trois mathématiciennes afro-américaines qui travaillaient dans un bureau réservé aux « calculatrices de couleur ».
Les lois de ségrégation raciale ont été supprimées dans les années 1960 grâce au mouvement des droits civiques. La figure la plus connue de ce mouvement est le pasteur Martin Luther King. Selma (2014) retrace une partie de son combat, quand il organise une marche pour l’égalité dans l’état de l’Alabama en 1965.