Watchlist
Swagger
Les années collège
On trouve un paquet de films et de séries qui se passent dans un lycée, mais dans un collège, nettement moins. Comme dans Swagger, le film Entre les murs de Laurent Cantet se passe dans un collège de banlieue réputé « à problèmes ». Le film suit une classe de 4ème durant toute une année scolaire et vue par le prof de français. La vie scolaire, réalisé par Grand Corps Malade et Mehdi Idir se déroule lui aussi sur une année scolaire et met en avant le rôle de la C.P.E. et des surveillants. Le dernier plan du film ressemble beaucoup à celui où apparaît le titre de Swagger : la caméra, montée sur un drone, part d’un élève près d’une fenêtre dans une salle de classe, en sort et s’élève pour présenter un plan aérien de la ville, où l’on voit au loin la tour Eiffel.
Dans un autre registre, Les Beaux Gosses est le premier film de Riad Sattouf qui s’inspire en partie de sa BD Retour au collège. A l’inverse de Swagger qui cherche à embellir ses collégiens et leur environnement, ce film insiste sur la laideur de « l’âge ingrat » : boutons, cheveux gras et pulls moches…
En banlieue
« La banlieue c’est pas rose, la banlieue c’est morose » chantaient Les Inconnus en 1991. Presque 30 ans plus tard, il ne faut pas compter sur les reportages TV pour donner une image plus joyeuse des banlieues défavorisées. A croire Enquête d’action et Enquête exclusive, la banlieue est synonyme de violence et de trafics, peuplée d’inquiétants jeunes à capuches aux visages floutés. Comme Olivier Babinet avec Swagger, d’autres cinéastes français ont essayé de donner une image plus diversifiée de la banlieue et de ses habitants. Parmi ce qu’on appelle les « films de banlieue » (plus d’une centaine depuis les années 1980), plusieurs films s’intéressent au milieu scolaire. Nous te conseillons L’Esquive d’Abdellatif Kechiche et Les Héritiers, de Marie-Castille Mention-Schaar qui est basé sur une histoire vraie.
Le « film de banlieue » le plus marquant et le plus influent est sans doute La Haine. Dans l’extrait que tu peux voir dans le montage ci-dessous, tu retrouveras comme dans Swagger et La Vie scolaire un plan aérien – réalisé ici avec un mini-hélicoptère télécommandé. Peut-être que les personnages ont envie, parfois, de « s’arracher » à une réalité pas toujours très gaie… Ce type de plan est maintenant plus facile à réaliser grâce aux drones, qui servent à la prise de vues mais qui peuvent aussi jouer un rôle dans le film, comme dans Swagger ou Les Misérables de Ladj Ly, l’un des plus récents – et des meilleurs – « films de banlieue ».
Impossible de parler de l’image de la banlieue sans parler des clips de rap… dont les réalisateurs utilisent souvent les drones, comme dans Eté au tieks de Dosseh (2015) ou chez PNL. Pour parfaire ta culture rap, regarde ces deux clips « ancienne génération » : Les Princes de la Ville du 113, qui immortalise en 1999 la ville de Vitry et Jeune de banlieue de Disiz La Peste (2006), une critique des clichés sur la banlieue.
Portrait de groupes
Swagger, c’est un peu un documentaire nouvelle génération : Olivier Babinet nous fait découvrir la vie quotidienne de jeunes tout en représentant, grâce à des séquences de science-fiction ou de comédie musicale, ce qu’ils ont dans la tête. Tu pourras retrouver une approche similaire dans deux autres documentaires issus d’une collaboration avec des groupes d’adolescents : Chante ton bac d’abord de David André, avec des lycéens de Boulogne-sur-mer, et Dans la terrible jungle de Caroline Cappelle et Ombline Ley, avec des pensionnaires de l’institut médico-éducatif de Loos.